Nicolas Di Martino, président de ZQSD (et live producteur)

27 mai 2024
Nicolas Di Martino ZQSD

ZQSD choisit Montpellier pour percer dans l’esport

ZQSD, quatre lettres qui parlent tout de suite aux amateurs de jeux vidéo. « Ce sont les touches du clavier qui permettent de se déplacer dans les jeux vidéo », sourit Nicolas Di Martino, fondateur en 2016 de cette entreprise qui évolue dans le secteur (encore méconnu à l’époque) du esport. Implantée à Montpellier depuis août 2023, ZQSD nourrit de solides ambitions. La société réalise en 2023 un CA de 5 M€. 

Nicolas, peux-tu nous expliquer les activités de ZQSD ?
ZQSD est une agence de production audiovisuelle et d’événementiel dans le jeu vidéo et précisément dans l’esport. Nous avons trois activités : nous réalisons pour des clients des stands sur des salons de nouvelles technologies et gaming, nous produisons des spectacles pour des éditeurs de jeux vidéo comme Riot Games, Epic Games, Microsoft, mais aussi Ubisoft, et nous auto-produisons nos propres événements esport. Nous organisons par exemple la Tracmania Cup, avec laquelle nous avons fait une tournée des Zénith et une finale à l’AccorHotels Arena à Paris avec 15.000 spectateurs ; la ZLAN au Zénith de Montpellier ; l’Ascension à la Sud de France Arena avec 6.000 spectateurs. Nous produisons également des émissions diffusées en live sur la plateforme Twitch avec des streamers comme Zerator ou Kameto via nos studios installés à Vendargues dans les locaux de France TV. Nous avons une branche supplémentaire avec un club esport nommé Mandatory avec 14 joueurs répartis sur deux équipes (une qui joue sur le jeu Valorant, et une sur le jeu World of Warcraft et qui est championne du monde). 

Pourquoi installer l’entreprise à Montpellier ? 
Nous sommes arrivés en août dernier à Montpellier. Nous étions à Lyon depuis la création de l’entreprise. Nous avions une place assez centrale mais les streamers (individu retransmettant en direct ses parties de jeux vidéo, note) et les personnes avec qui nous travaillons sont concentrés à Paris et à Montpellier. Il y a beaucoup de concurrence à Paris, donc on a privilégié Montpellier. Aussi pour le cadre de vie ! Ici, il y a une vingtaine de streamers avec lesquels on travaille régulièrement, dont 7 que l’on héberge dans nos bureaux au quotidien. Nos bureaux sont situés sur deux étages dans un bâtiment près du rond-point du Grand M et nous disposons d’un studio de 1.000m² à Vendargues dans les locaux de France TV. Notre installation a été facilitée et accompagnée par la Métropole de Montpellier, qui nous a présenté les interlocuteurs locaux. Ils nous ont fléché les bons endroits rapidement dont France TV. Aujourd’hui encore, ils sont très facilitateurs et favorisent les connexions.  
ZQSD compte actuellement 40 personnes (8 associés) et 14 joueurs de esport au sein du club esport Mandatory. Notre implantation montpelliéraine a vocation à se pérenniser. Nous rénovons actuellement un bâtiment dans le quartier Sabines sur 2.500 m² permettant de réunir à la fois nos bureaux et des studios de tournage. La livraison est prévue en fin d’année 2026.  

Comment évolue ton secteur d’activité ? 
Notre marché se développe de manière exponentielle, mais il ne faut pas oublier que nous partons de très loin. Comparé à d’autres secteurs (sport, musique, divertissement classique), il y a peu de clients et peu d’agences. Mais à audiences égales, on n’est clairement pas cher. Nous travaillons sur de grosses productions avec de fortes audiences, et pourtant, nous sommes sur des budgets 3 à 4 fois moins élevés que dans la musique, voire 10 fois moindres qu’à la télé. Aussi, on voit le profil de nos clients évoluer. On ne travaille plus uniquement avec des fabricants de PC ou des studios de jeux vidéo. Des marques telles que Dior, Cupra, Michelin, Continental, et Renault nous sollicitent pour des événements et animations. Preuve que notre marché évolue vite : nous étions 4 en 2016 et aujourd’hui presque 60, en comptant les joueurs. On a réalisé une levée de fonds fin 2022 qui nous a permis de recruter 15 personnes. Nous recevons régulièrement des demandes d’entrée au capital ou de rachat. Pour l’instant, cela ne fait pas partie de nos projets, ni de notre volonté. 

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