Éric Giraudier suspendu de la présidence de la CCI Gard pour 6 mois

28 avril 2025
Eric Giraudier - Les indiscretions
Éric Giraudier (à droite) s’est expliqué devant la presse suite à l’annonce de sa suspension, à la Maison des Entreprises, ce lundi.
©️Jules Mestre (Les Indiscrétions)

Coup de tonnerre à la CCI Gard. Éric Giraudier est suspendu pour une durée de six mois à partir du 1er mai de ses mandats de président et de membre de la CCI Gard par le préfet de la région Occitanie, Pierre-André Durand, autorité de tutelle des CCI, indique la préfecture de région Occitanie, le 24 avril.
La décision, « se fondant sur les articles L.712-9 et R.712-4 du code du commerce, fait suite à un rapport de la chambre régionale des comptes du 26 octobre 2021, ainsi qu’à une mission d’audit du Contrôle général économique et financier (CGEFI) réalisée en 2024 », précise la préfecture de région. Le préfet de région dit avoir, à l’issue d’une procédure contradictoire, « relevé des défauts d’approbation de dépenses d’investissement et des défauts d’information des élus, déjà relevés dans le rapport de la chambre régionale des comptes d’octobre 2021, ainsi que des défauts de transparence dans la vente d’actifs et un non-respect d’une prescription de l’autorité de tutelle. L’ensemble de ces faits est constitutif d’une faute grave commise dans l’exercice des fonctions de président de la CCI Gard ». 

Fabien Dorocq, premier vice-président de la CCI Gard, assurera la fonction de président.

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En juin 2023, l’élection d’Éric Giraudier avait été partiellement annulée (collège Services) par la cour d’appel administrative de Toulouse. L’instance confirmait alors une décision du tribunal administratif de Nîmes qui pointait du doigt des irrégularités électorales lors des élections de 2021 à la CCI. Largement réélu, Éric Giraudier avait retrouvé son fauteuil de président début novembre 2023. Il préside la chambre consulaire gardoise depuis 2016.
« C’est une surprise totale. Je pense que l’on fait face à une très forte déconnexion entre la réalité du terrain telle qu’elle est dans notre département, et ce qui est perçu de façon très lointaine à Toulouse », réagit Éric Giraudier dans le média gardois Objectif Gard. Il tient une conférence de presse ce lundi 28 avril.

Éric Giraudier déplore « la disproportion entre les faits reprochés et la décision prise. Ce sont des process administratifs qui sont visés, et non des éléments de gestion ». Par exemple, pour l’aérodrome de Deaux, propriété de la CCI du Gard et faisant l’objet d’offre de rachats par des entreprises du bassin alésien, le grief concernerait l’analyse des offres. « Nous avons fait 26 réunions à ce sujet », se défend-il. Suite à la décision de la préfecture de région, Éric Giraudier indique avoir envoyé un dossier pour un recours gracieux.
De son côté, la Confédération des petites et moyennes entreprises du Gard (CPME 30), présidée par Sabrina Jean, estime que l’annonce « n’est en rien étonnante au regard des dysfonctionnements observés et réprimés ces dernières années, déclare-t-elle le 23 avril. La CPME Gard alerte sur des (supposées, NDLR) dérives de gouvernance au sein de la CCI du Gard ». Le syndicat patronal cite notamment le projet de la Maison de l’entreprise, en cours de livraison, lancé en 2016 avec une enveloppe bien moindre que le budget final (17 M€). « Nous avons toujours exprimé nos plus grandes réserves sur cette opération et son pilotage. La décision du préfet de région est exceptionnelle dans l’histoire des CCI en France, ce qui témoigne de la gravité des éléments étudiés », assure la CPME Gard.

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