Organisé par les CCE (Comité Régional des Conseillers Nationaux du Commerce Extérieur de la France) d’Occitanie, le Prix Marco Polo accompagne chaque année des binômes étudiants-entreprises dans une mission export à l’étranger, avec un soutien financier de 10 000 € par projet, lit-on dans un communiqué de presse ce 13 mai. Lauréates 2025, Anaïs Smaoui et Ana Luiza Teixeira incarnent cette génération engagée, entre commerce responsable et transition écologique, et se confient aux Indiscrétions. Soutenu par TotalEnergies, la Banque Populaire Occitane et la Fondation Source du Harmoir, ce prix vise à faciliter l’accès des jeunes à une première expérience internationale. « Décrocher une expérience à l’international est souvent une clé de succès pour un jeune, mais c’est une démarche compliquée », rappelle Sylvain Panas, directeur régional de TotalEnergies Occitanie.

Passion pour les langues et les cultures
Anaïs Smaoui est étudiante en master 2 Langues Étrangères Appliquées (LEA) Commerce International à l’Université Toulouse Jean-Jaurès. De son côté, Ana Luiza Teixeira poursuit un master en Gestion et Transition Durable à l’Université de Montpellier. Toutes deux ont en commun un parcours tourné vers l’international. « J’ai toujours voulu travailler dans un contexte international », partage Anaïs. Sa passion pour les langues et les cultures l’a naturellement conduite vers le commerce international, un domaine qu’elle découvre à travers une formation pluridisciplinaire couvrant « négociation, marketing, logistique, droit, gestion et interculturalité ». Ana Luiza, originaire du Brésil, a déjà vécu dans quatre pays – le Brésil, le Portugal, la France et l’Espagne – et s’est progressivement spécialisée dans la durabilité. « J’ai voulu ajouter ma passion à mon métier », explique-t-elle, « l’international fait partie de ma vie ».
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Aujourd’hui, chacune est engagée dans une mission à haute responsabilité. Chez Murmuration, entreprise toulousaine spécialisée dans l’analyse de données satellitaires au service du tourisme durable, Anaïs occupe le poste de Business Developer. Elle est chargée d’explorer un nouveau marché en Slovénie, avec un déplacement de quatre mois sur place. « C’est un pays dynamique, qui s’engage dans la transition verte », explique-t-elle. Son rôle : identifier des opportunités commerciales et soutenir la stratégie de développement de l’entreprise.

Ana Luiza en stage chez Enerfip
Ana Luiza, quant à elle, effectue un stage de cinq mois chez Enerfip (Montpellier), plateforme française de financement participatif dédiée aux énergies renouvelables. Sa mission : accompagner l’implantation de l’entreprise au Portugal, un marché qu’elle connaît bien pour y avoir vécu. « Je fais une analyse stratégique des marchés, on a commencé à faire des prospections commerciales, à contacter des entreprises du Portugal », détaille-t-elle. Son travail consiste aussi à identifier les acteurs locaux et les investisseurs potentiels.
Pour l’une comme pour l’autre, l’engagement est le fruit d’une construction naturelle. « J’ai grandi dans un environnement propice à l’échange et à l’adaptabilité », raconte Anaïs, issue d’une famille multiculturelle.
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Envie « d’être utile » et de « donner du sens à mon travail »
Son déclic ? Un échange Erasmus d’un an à Valence, en Espagne : « une expérience immersive qui m’a permis de sortir de ma zone de confort. » Elle y trouve la confirmation de sa voie. « Les encouragements de mes proches et de mes enseignants tout au long de mon parcours ont également été précieux pour me lancer dans cette voie. » Pour Anna Luiza, tout part d’une éducation centrée sur le respect de l’environnement. « J’étudiais dans une école au Brésil où on apprend depuis petits l’importance de l’environnement. » Son père travaille dans l’agriculture durable. « Mon entourage m’a poussée dans ce chemin vert. » Sans parler de déclic, elle évoque une évidence : « C’est naturel depuis toujours. »
« J’ai envie d’être utile, de contribuer à des décisions durables », affirme Anaïs, qui apprécie la confiance que lui accorde son entreprise. « Je sens que mon travail a de l’impact. » Ana Luiza partage cette même vision : « Je veux donner du sens à mon travail, pas juste exécuter des tâches. »