
« Il faut faire avec le ferroviaire un pari, comme nous l’avons fait en Occitanie il y a 9 ans avec les éoliennes offshore flottantes et l’hydrogène vert », lance Carole Delga, le 11 juin à Montpellier, entourée de son vice-président Mobilités pour tous et infrastructures de transports Jean-Luc Gibelin (à gauche), Vincent Garel (commission régionale des mobilités et infrastructures, à sa droite) et Benjamin Assie (Occitanie Pays Catalan Écologie, à droite). ©DR
« C’est le moment de mettre en place de nouveaux systèmes de financements pour le ferroviaire. Il y a des solutions, autres que l’endettement », indique, le 11 juin lors d’un point presse, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie et de Régions de France.
Ses propositions pour dégager 5 Md€ par an sur le réseau ferré national : la révision des concessions autoroutières (dont la plupart arrivent à échéance entre 2031 et 2036), avec un fléchage d’une partie des bénéfices vers le rail (2 Md€ par an sur dix ans) ; La généralisation de l’expérimentation de l’écotaxe sur le transit routier international (le transport routier pesant 85 % du transport de marchandises en France), expérimenté en Région Grand Est en 2027 (« Cela peut rapporter 1 Md€ par an ») ; 2,3 Md€ de recettes générées par le Fonds social européen (quotas carbone).
« Ces montants alimenteront l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFIT), dont le budget a fondu de 900 M€ entre 2024 et 2025 (de 4,6 Md€ à 3,7 Md€). Nous souhaitons que la France fasse sa révolution pour dégager des moyens financiers à la hauteur de ses besoins. Il faut entre 4 et 5 Md€ par an pour le réseau ferré, mais aussi le matériel roulant, les gares et leurs mises en accessibilité – et ce n’est rien de dire qu’il y a du retard en France sur ce sujet -, et les nouveaux projets. » À ce stade, selon l’élue, citant l’association allemande ‘Alliance pour le rail’, le compte n’y est pas. « En 2023, l’État n’investissait dans ses chemins de fer que 51 € par habitant, contre 115 € par habitant en Allemagne et 215 € par habitant en Angleterre. » En Occitanie, un « mur d’investissements » de 800 M€ d’ici à 2032 est requis, d’après la Région, pour sauvegarder les lignes secondaires.
Ces annonces surviennent dans une double actualité. Au niveau national, se tient la conférence de financement des mobilités, « Ambition France Transports », sous l’autorité de l’ancien ministre des Transports Dominique Bussereau, plutôt pro-ferroviaire – conclusions attendues mi-juillet.
Au niveau régional, la Région réouvre, le 22 juin, la ligne ferroviaire Montréjeau-Luchon, 10 ans après sa fermeture par la SNCF. Maîtrise d’ouvrage et gestion de la ligne : Région Occitanie. Montant des travaux : 67 M€.
Pétition. La Région lance une pétition pour défendre des petites lignes « menacées de disparition faute d’engagement suffisant de la part de l’État ». 54 % du réseau ferroviaire en Occitanie est classé ‘secondaire’, selon la Région Occitanie. Lignes défendues dans la pétition : Toulouse-Auch, Perpignan-Latour-de-Carol, Tessonnière-Figeac, Béziers-Neussargues, Nîmes-Le-Grau-du-Roi etc.