
« Redevenir compétitif, face à des concurrences très agressives »
Ex-sous-directeur Observation, Prospective et Stratégie d’Atout France, l’agence de développement touristique national, il prend ses fonctions de nouveau directeur de l’Office de Tourisme du Cap-d’Agde, tout comme, au Palais des Congrès de la station, Valérie Lavalle nouvelle directrice. Mais que vient-il faire au Cap ? Quelle est sa feuille de route, à l’aube d’une nouvelle saison estivale pour l’instant caniculaire ? Avant de tout dire ce 2 juillet au micro*, il se dévoile dans le « Trois questions à », rubrique où le tutoiement est de rigueur.
Hugo, pourquoi tentes-tu le Cap-d’Agde, alors que tu avais un gros poste à Atout France ?
Reprendre la direction de l’OT du Cap-d’Agde a une symbolique touristique très particulière. Le Cap-d’Agde est à la fois une destination touristique leader, mais en fin de cycle. Le sujet, c’est de redevenir compétitif, face à des concurrences commercialement très agressives : Turquie, Espagne, Maroc… Quand on peut faire un Montpellier-Palma à 40 euros en avion, comment fait-on pour rester attractif ?
Alors, si je devais prendre une image footballistique, c’est comme un entraîneur dans le club anglais de Liverpool au début des années 2000 : vous reprenez une légende des années 80, qui a besoin d’un nouveau challenge. Et j’adore ce défi : donner une nouvelle ambition, un nouveau souffle au Cap-d’Agde. Tout est à réinventer à l’aune des défis du 21e siècle. Bien sûr, un solide socle est déjà là. Le Cap-d’Agde est incontestablement une marque forte du tourisme littoral en France. Avec 260.000 lits, c’est une très belle machine, un des fleurons du tourisme de masse, et le terme n’est pas péjoratif dans ma bouche.
Trois mois après ton arrivée, quelles priorités d’actions identifies-tu ?
L’attractivité du Cap-d’Agde est forte, mais uniquement liée au balnéaire. Il y a un problème de notoriété sur le reste. Par exemple, le golf international n’est pas assez connu. Il faut une montée en qualité de l’hébergement et des services. Si on veut attirer des clientèles urbaines et contributrices, il faut prévoir des hébergements plus qualitatifs. Je cible donc un enjeu d’élévation globale des prestations. Un nouvel hôtel pourrait être créé à côté du Palais des Congrès, par exemple.
Avec mon président, Sébastien Frey (nouveau maire d’Agde et président de Hérault Méditerranée, ndlr), nous souhaitons retrouver une vision planificatrice. C’est indispensable pour développer une infrastructure touristique plus durable, moins consommatrice d’énergie. L’apport d’investisseurs privés, de l’État, de la Région Occitanie et des banques sera indispensable.
L’État prévoit d’intervenir, via la Banque des Territoires, à travers une convention récente (Les Indiscrétions du 10 juin, en cliquant ici). Qu’attends-tu de la Région Occitanie ?
On le sait : le littoral du Languedoc s’est développé dans les années 60 et 70 sur le modèle du tout-voiture. Il faut imaginer différemment, pour le 21e siècle, les mobilités touristiques, notamment avec de meilleures connexions ferroviaires. La Région Occitanie, autorité organisatrice de transport, a un rôle à jouer pour défricher ces sujets-là. C’est déjà le cas avec un projet de pôle d’échanges multimodal autour de l’actuelle gare. Prenons les mobilités au sens large, en y incluant même le Canal du Midi, qui traverse notre territoire et est un trait d’union entre Occitanie Ouest et Occitanie Est.
* Hugo Alvarez intervient ce 2 juillet lors de la soirée Réseaux d’Agencehv (350 inscrits), au Palais des Congrès du Cap-d’Agde à partir de 18h. Plus que quelques places disponibles, inscriptions en cliquant ici.