
Spécialisé dans la lutte anti-moustiques (stérilisation des moustiques-tigres mâles), Terratis inaugure son usine à Montpellier ce 26 juin. La jeune entreprise ouvre son nouveau site industriel de 200 m² dans la zone Parc 2000, afin de produire ses moustiques stériles mâles.
1 million de moustiques par semaine, objectif 100 M. À ce stade, Terratis est capable de produire 1 million de moustiques mâles stériles par semaine. « Sur ce site de 200 m², nous allons pouvoir monter à 3 millions par semaine, mais nous réfléchissons déjà à une nouvelle usine », indique Clelia Oliva, qui intervient ce 2 juillet à partir de 18h à la soirée Réseaux d’Agencehv (Palais des Congrès du Cap-d’Agde, s’inscrire ici). Une levée de fonds est en préparation, pour répondre au besoin d’un site de 3.000 m². Ce site permettrait d’augmenter la production à 100 millions de moustiques par semaine, afin de répondre aux besoins d’autres entreprises, et d’aller au-delà de Brive et Montpellier.
Innovation assurantielle et contractuelle. « Je suis sollicitée pour des entreprises à Paris, mais je ne peux pas me permettre d’amener les moustiques là-bas en camions par rapport au bilan carbone. Alors, si nous pouvons nous entendre avec la SNCF pour un partenariat pour transporter nos moustiques en train, ce serait génial... », lance-t-elle. La marchandise étant spéciale, Terratis doit aussi innover en matière assurantielle et contractuelle.
Le principe de la « TIS ». La « TIS », c’est la Technique de l’insecte stérile. C’est la méthode utilisée par Terratis pour réduire drastiquement les populations de moustiques tigres. Le principe : les moustiques Terratis, rendus stériles par rayon X, rencontrent et fécondent des femelles qui vont pondre des œufs vides. Et comme les femelles ne s’accouplent qu’une fois, l’entreprise indique parvenir à réduire la population de 70 % la première année, et jusqu’à 90 % dès la deuxième année. « Il faut aussi préciser que les mâles ne piquent pas, donc pas de nuisance supplémentaire », ajoute Clelia Oliva. Terratis est la première entreprise en France à utiliser cette méthode.

Parti de 9 m² à l’EID. L’histoire de Terratis a démarré à l’IRD de la Réunion, pendant le travail de thèse de Clelia Oliva, cofondatrice de Terratis, alors étudiante. Elle a ensuite gagné la métropole, dans un local de 9 m², au sein de de l’Entente interdépartementale pour la démoustification (EID). « Depuis, deux villes nous ont fait confiance : Brive-la-Gaillarde et Montpellier, pour tester nos solutions », souffle la dirigeante. Sa start-up, qui a levé 1,5 M€ en février, emploie 14 personnes.
Préfet et maire en soutien. François-Xavier Lauch, préfet de l’Hérault, en tête, les décideurs n’ont pas tari d’éloge à l’égard de Terratis. « Je garantis l’appui de l’État envers Terratis, et je veux vous dire que nous utiliserons toutes les dérogations nécessaires pour mener à bien votre projet » (de bio-usine, l’actuel site n’étant qu’une étape), souffle-t-il. Son action pourrait notamment aider à contourner une règle qui impose à Terratis une distance minimale de 100 mètres avec ses voisins pour sa prochaine usine. Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole, a rappelé que la présence de moustiques dans certains endroits du territoire avait parfois posé la question de la vivabilité, aux côtés de Marie-Thérèse Mercier, conseillère régionale et marraine de la promotion de Clelia Oliva dans le réseau des Femmes chefs d’entreprise. « Je préfère engager un bon de commande avec vous, Terratis, auprès de la Ville de Montpellier, plutôt qu’avec des entreprises qui proposent d’autres solutions dans lesquelles nous croyons moins ». Un premier marché est signé pour le quartier Malbosc (Montpellier Nord). À Brive-la-Gaillarde, 400.000 moustiques tigres sont lâchés par Terratis chaque semaine.
> Sur le même sujet : « Terratis, la start-up qui déclare la guerre aux moustiques tigres », Les Echos, 3 mars, on se pique en cliquant là.