Ophélie Laboury, fondatrice (il y a 10 ans) et dirigeante de Myriagone Conseil (conseil en stratégie, transformation et innovation, Mauguio – 34), également présidente de la commission Engagement (mandats patronaux) du Medef Hérault Montpellier, revendique, avec son équipe de 17 salariés, « entre 120 et 150 missions d’accompagnement par an ». Quelques références : serious game lancé pour le volet formation d’UIMM Occitanie à la rentrée prochaine, la biotech CilCare (qui a commencé à faire de la recherche pour de grandes entreprises, avant de financer sa R&D interne pour ses futurs candidats médicaments), la fusion de services de santé au travail, ou encore des dirigeants accompagnés sur différentes entités, comme Frédéric Salles, d’abord sur Matooma puis, actuellement, sur Scop 3.
En quoi les demandes évoluent-elles ? « L’accompagnement des dirigeants sur le management. Les dirigeants se sentent de plus en plus seuls, confie-t-elle aux Indiscrétions. Le climat global ne va pas dans le sens d’un soutien aux chefs d’entreprise, et un fossé peut se creuser avec les collaborateurs. Il est aussi de plus en plus difficile à recruter. Jamais, auparavant, je n’avais des dirigeants me demandant d’accompagner des comités de direction, car ceux-ci n’étaient pas assez engagés ! »
Parmi les clés : « L’authenticité du dirigeant, qui est essentielle dans un monde où tout va de plus en plus vite ; Donner une projection aux cadres, créer une mémoire commune du futur », explique Ophélie Laboury, qui intervient à la Chaire de l’Université Aix-Marseille décryptant la légitimité entrepreneuriale.
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Autre tendance, l’enjeu de la créativité, dans une période où l’innovation s’accélère. « Avant, les gens venaient me voir pour le financement. On est aujourd’hui davantage sur la créativité, qui permet de créer de la valeur ajoutée, et constitue la performance de l’entreprise. L’importance de la créativité va monter en puissance avec l’IA et la digitalisation. Les entreprises recherchent de plus en plus des collaborateurs pour leur côté créatif », le reste des tâches étant de plus en plus automatisées.
L’experte rappelle l’importance de la méthode. « Ce n’est pas parce qu’on est créatifs que la démarche ne doit pas être structurée », explique-t-elle. Une citation de Karl Lagerfeld est d’ailleurs imprimée sur le mur de son bureau : « J’aime l’idée de folie avec discipline ». Autant de concepts qu’elle applique à ses propres équipes. « Elles sont chargées volontairement à 80 %, et non pas 100 %, pour pouvoir aussi respirer, entraîner la rigueur, être efficace en clientèle. » Un conseil RH utile pour les entreprises en développement : « Les fiches de postes y sont trop vite caduques. Quand on est en exploration, l’important, c’est que le collectif fonctionne, de savoir qui est garant de quoi, et non pas le strict respect de la fiche de poste. Une équipe ne gagne pas parce qu’elle connaît les règles ou que les joueurs restent à leur poste ! »
Les activités de Myriagone Conseil sont diversifiées : Stratégie (gouvernance pour les entreprises en création, accompagnement des comités de direction pour les aider à établir des feuilles de route, coaching de dirigeants pour les aider à manager leurs équipes, opérateur Bpifrance sur les Diag’Croissance, séminaire d’alignement des équipes…), management et financement de l’innovation, structuration de la formation… Deux développeurs commerciaux viennent d’être recrutés, pour accélérer la croissance. « Je suis scientifique au départ, et non pas commerciale. Si Myriagone Conseils souhaite se développer davantage, il faut se structurer et aller à la chasse. L’ambition est d’atteindre les 2 M€ de CA d’ici 2 à 3 ans, et d’ouvrir des antennes à Paris, Lyon et/ou Nantes », lance cette ingénieure biotech gardoise, diplômée de l’IMT Mines Alès. La PME, implantée dans le Parc Industries Or Méditerranée, réalise un CA de 1,5 M€.