
Avec l’IA, faire preuve… d’intelligence. « L’intelligence artificielle ne remplacera jamais les talents. Elle est un accélérateur, mais l’intelligence humaine prime », prévient Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, pour lancer le programme « 2025 : IA, on accélère ! » par la Cité de l’Économie et des Métiers de Demain (CEMD), aux côtés de Leader Occitanie et les Halles de l’IA (Université de Montpellier). L’ambition du programme est claire : réconcilier innovation et humanité.

Cette session réunit des pépites d’Occitanie : Groupe SDTech (30), HORIBA (34), EODEN (34), DMS Imaging | DMS Group (30), Axylis (34), DYNEFF (34), Fret Express (34), ID Innovative Diagnostics (34), SPL OCCITANIE EVENTS (34), BAMBINOS (66), AKTÉ (34), HANDIWORK (30), Groupe GGL_ (34), CABINET D’ETUDES RENE GAXIEU (34), Caminarem Ressources Humaines (34), Anne de Joyeuse (11), Menuiseries Combes (12), MYRIAGONE CONSEIL (34), 7TECH (30), Groupe ISIA (34), NaïtUp (30). Au total, plus de 100 participants – dirigeants et collaborateurs – pour explorer l’intelligence artificielle dans leur quotidien professionnel, en plaçant l’humain au cœur des transformations technologiques. Cette dynamique collective dédiée à la maturité numérique prend tout son sens à l’heure où les entreprises doivent combiner productivité et responsabilité.
Du 9 avril au 4 novembre, les participants embarquent ainsi pour huit mois d’ateliers, afterworks et partages d’expériences, rythmés par des sessions métiers (RH, logistique, finance, marketing, etc.). Dans le cadre de ce nouveau programme d’expérimentation, la CEMD agit comme un lieu d’expérimentation collective, où l’innovation s’apprend par la pratique. Cet élan collectif permet aux entreprises d’apprendre par l’échange, de s’inspirer les unes des autres, dans un esprit de coopération et non pas de compétition. Objectif : tester, comprendre les usages concrets de l’IA générative, identifier les tâches à faible valeur ajoutée… Tout en restant lucides sur ses limites et ses coûts. « Dans mon métier de communicante et sur la dimension marketing, l’IA est désormais omniprésente. Je participe à ce programme avec curiosité, l’envie de mieux comprendre le fonctionnement et le potentiel de l’IA au regard de ses impacts environnementaux colossaux et éthiques », lit-on dans un post LinkedIn de Lucile Pontet, responsable communication du Groupe ISIA, entreprise de services du numérique basée à Saint-Mathieu-de-Tréviers (34).
« Dans notre métier tourné vers l’administratif, la comptabilité et les finances, l’IA est maintenant très présente », témoigne Laurence Coutarel, responsable administrative du Groupe ISIA dans un post LinkedIn. La première étape vise à poser les fondamentaux de l’intelligence artificielle : comprendre ses mécanismes et explorer sa diversité, avec un focus sur les usages concrets de l’IA générative. Une phase d’acculturation essentielle : « Ce que je retiens du premier jour du programme, c’est que l’IA reste un outil qui doit être utilisé de manière intelligente pour gagner en productivité. »
Le programme comme un « outil de structuration ». Chez Myriagone Conseil, société de conseil en stratégie et innovation (Mauguio, 34), la présidente Ophélie Laboury voit dans l’IA un levier pour optimiser son organisation. « Ce que j’attends en priorité du programme, c’est un gain en structuration et en gestion. L’idée est de réduire au maximum les coûts fixes liés aux fonctions support », explique-t-elle aux Indiscrétions. « Nous sommes une petite structure (17 salariés). Développer une IA coûte cher. Mais sur les fonctions supports – RH, communication, gestion –, on peut gagner du temps sans toucher à notre cœur du métier, l’analyse stratégique ». La dirigeante amorce l’intégration de l’IA dans l’analyse et la réponse aux appels d’offres, tout en veillant à la confidentialité de ses données.
« On gagne en efficacité, en pertinence du service, en temps et en argent. » L’IA doit permettre de… mieux humaniser le monde du travail, qui en manque singulièrement, bien souvent. C’est un espoir formulé par Bambinos, entreprise de services à la personne (Perpignan) fondé par Marwa Sylvestre-Boncheval. « Avec 80 salariés et un rythme de 5 à 10 recrutements par mois, les entretiens sont un moment clé pour nous. Connecter un outil d’IA comme Noota à notre logiciel de gestion des recrutements nous permet de nous concentrer sur l’essentiel : les échanges humains. On peut ainsi observer les attitudes, le non-verbal, et sortir de la logique de prise de notes pour revenir à une relation plus directe et plus qualitative. L’IA ne remplacera bien sûr pas la nounou, mais elle peut nous aider à trouver la meilleure pour chaque famille !, illustre-t-elle aux Indiscrétions. Des ressources qu’on peut réinvestir dans ce qui compte vraiment : mieux former, mieux accompagner et mieux rémunérer nos salariés. » L’enjeu : fluidifier les plannings, faciliter les appariements entre familles et intervenantes. Et valoriser un métier trop souvent oublié, alors qu’essentiel.
« Comprendre cette évolution pour mieux l’anticiper ». Le programme veut permettre aux entreprises d’anticiper les mutations, sans les subir. Une ambition résumée par Anne de Joyeuse, cave coopérative viticole (Limoux, 11), dans un post Linkedin : « Nous ne voulons pas que l’IA remplace les femmes et les hommes qui font notre force, mais avoir de nouveaux outils pour progresser, optimiser et faciliter le quotidien. » L’originalité du programme réside ainsi dans sa double implication : les collaborateurs et les dirigeants avancent ensemble, déconstruisent leurs freins, croisent leurs regards.
De solides garde-fous à préserver. L’IA ne remplacera jamais (tout au moins doit-on l’espérer !) l’intuition et la créativité humaines. « L’IA reste un outil. Nous restons les experts », résume joliment Laurence Coutarel (ISIA).
D’ailleurs, doit-on le préciser : nul recours à l’IA pour la rédaction de cet article. Juste un bon jus de crâne, à l’ancienne !