Éolien en mer : la Région Occitanie porte un projet de site d’essai et veut une inscription dans la ‘borne haute’

26 février 2024
eolien en mer
La Région Occitanie accueille le développement de deux projets de fermes pilotes, au large de Leucate-le-Barcarès (30 MW) et Gruissan (30 MW), qui vont être installées par les consortiums EOLMED et EFGL en 2025. ©Matière

La Région Occitanie est candidate à l’accueil d’un site d’essai industriel de grande puissance d’éoliennes en mer, apprend-on de source proche. Cette candidature est en cours d’examen par la Fondation OPEN-C, qui regroupe les sites d’essais en mer pour les énergies marines. La décision est attendue courant 2024. Ce site, orienté sur la R&D (présence d’ingénieurs et de techniciens), pourrait accueillir jusqu’à trois éoliennes pour une puissance totale de 50 MW (soit une capacité plus importante que les fermes pilotes, qui produiront 30 MW). « Il permettrait de tester de nouveaux types d’équipements, de nouveaux standards, de nouvelles pratiques », précise la Région.

En vue de la Programmation pluriannuelle de l’énergie 2024-2033 du Gouvernement, la Région Occitanie souhaite l’inscription « dans la borne haute de 7,5 GW » de puissances attribuées pour 2050 au large des régions Paca et Occitanie. La fourchette ‘basse’ est fixée à 4,5 GW pour les deux régions.
« La borne basse de 4 GW en 2050 ne représente en fait que 500 MW de puissance supplémentaire entre 2033 et 2050, ce qui n’est pas concevable du point de vue de la transition énergétique mais également des points de vue industriel et portuaire, indique Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, au préfet de région. En effet, si nous voulons réellement construire une filière industrielle en Occitanie, nous devons mener un rythme de mise en place de parcs régulier et soutenu. »
L’élue alerte également sur le zonage recherché. L’État envisage un zonage recherché de 1.500 km2 pour la borne haute de 7,5 GW, calculé sur la base d’une densité des éoliennes de 5MW/km2. Or, cette densité retenue « est en-dessous de celles envisagées par les acteurs de la filière et des pratiques de l’industrie notamment en mer du Nord ». En clair : mieux vaut réduire au maximum les zonages, pour limiter les inquiétudes éventuelles des riverains et des professionnels de la mer, notamment les pêcheurs. « Il me semble particulièrement important de redoubler d’effort de pédagogie vis-à-vis des usagers de la mer dans la présentation des enjeux de ces zones et de la réalité des zones concernées », indique encore Carole Delga.

Tourisme industriel. Envie d’aller au plus près des parcs éoliens en mer, érigés à 20 km du littoral, et de visiter les sites de production sur le port de Port-la-Nouvelle ? Encore peu évoquées, les retombées économiques positives de l’éolien en mer seront pourtant bien réelles. L’installation en mer de ces géants de quelque 250 mètres de haut raviront les amateurs de tourisme industriel. Avec les parcs d’éoliennes en mer, le littoral d’Occitanie entend développer ce tourisme tourné vers la réindustrialisation, la décarbonation et la souveraineté énergétique. Les territoires d’Europe du Nord, riches en éolien en mer, ont déjà développé cette stratégie d’attractivité. Idem à Saint-Nazaire, où plusieurs navettes proposent des visites chaque semaine. « C’est un point à aborder dès à présent, car les acteurs du tourisme seront d’abord alertés par les enjeux paysagers, au risque d’oublier les aménités positives que la filière va générer à leur profit », analyse-t-on à la Région Occitanie.

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