Fin du rêve américain pour Les Ateliers de Tonton Pierrot (34) ?

7 avril 2025
Tonton Pierrot - Les indiscretions
©DR

La fin d’un rêve ? Les confiseries artisanales créées par les Ateliers de Tonton Pierrot craignent de ne pas pouvoir croquer le marché américain comme prévu, du fait des droits de douane de 20 % instaurés par Donald Trump. « Alors que nous étions en discussion avec de nouveaux distributeurs spécialisés aux États-Unis, ce coup de massue fiscal compromet sérieusement notre projection, anticipe auprès des Échos Rémy Groussard, gérant de cette PME familiale basée à Graissessac (34), et générant une centaine d’emplois (directs et en sous-traitance) sur 4 sites de production – Graissessac, Espagne, Bulgarie et un dans le Massif Central en France. Nous ne pouvons pas baisser nos prix de 20 %. Les magasins américains vont donc augmenter les prix de nos produits de 20 %, poussant les consommateurs à faire des choix. » 
La marque, qui met en valeur des bonbons (sous forme de brochettes animalières, gâteaux, bouquets, fleurs…), réalise à ce jour 15 % de son chiffre d’affaires aux États-Unis, et prévoyait de faire progresser ce pourcentage à 35 % d’ici à 2028. Ses produits sont disponibles dans des chaînes comme World Market et Dylan’s Candy Bar. 
Rémy Groussard est par ailleurs président de l’association BSBO (Bon Sens du Business en Occitanie). Créée fin 2023, elle regroupe une soixantaine d’entrepreneurs d’Occitanie. « Nous prônons la qualité des produits, et pas le seul souci de profit », plaide-t-il aux Indiscrétions. 

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« Ce développement sur le marché américain est le fruit de cinq années de travail, notamment pour décrocher l’approbation de l’administration américaine (FDA). Alors que notre notoriété est croissante outre-Atlantique, le processus va être freiné. C’est frustrant, car notre offre correspond au goût des Américains », complète le dirigeant.

Dans ce contexte soudainement défavorable, les discussions avec la reine des enseignes US, Walmart, « un eldorado apportant une visibilité dans toute l’Amérique », sont repoussées, le temps d’observer l’impact des droits de douane sur les prix de vente.
Autre motif d’inquiétude : la santé économique des chaînes de magasins américains, « qui vont devoir payer d’un seul coup une taxe de 20 % sur les produits importés. Des défaillances de paiement sont à craindre auprès de PME exportatrices comme la nôtre ». Pour se prémunir du risque, la confiserie met en place un système d’affacturage auprès de sa banque. 

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