
La préfecture du Gard met en demeure, le 7 mai, Nestlé Waters de retirer dans les deux mois son système de microfiltration sur son site industriel de Vergèze, qui emploie 1.000 salariés dans le Gard.
L’État accroît la pression sur Nestlé Waters, propriétaire du site industriel Perrier (eau minérale naturelle) à Vergèze. Le préfet du Gard met en demeure ce 7 mai Nestlé Waters de retirer ses systèmes de microfiltration de l’eau dans un délai de deux mois. Un délai extrêmement court, qui fait planer la menace du retrait de l’appellation « Eau minérale naturelle ». Selon les analyses de l’Agence régionale de Santé Occitanie, les filtres de 0,2 micron « modifient les caractéristiques microbiologiques de l’eau, ce qui contrevient aux exigences légales en vigueur », rappelle la préfecture. Le groupe agroalimentaire, qui a déposé en parallèle auprès de la préfecture une demande de renouvellement de ses autorisations d’exploitation pour des forages, se voit contraint d’ajuster son procédé industriel en urgence. Faute de quoi, la commercialisation des eaux Perrier avec la précieuse appellation sera remise en cause. Les eaux minérales naturelles sont encadrées par une directive européenne de 2009, qui définit leur teneur en minéraux et dispose qu’elles ne peuvent faire l’objet d’aucune désinfection et d’aucun traitement de nature à modifier leur flore microbienne. « Les bouteilles Perrier commercialisées jusqu’à ce jour ne présentent aucun risque sanitaire pour les consommateurs », précise la préfecture.
Le géant industriel suisse promet de « se conformer aux exigences de l’État », selon Muriel Lienau, présidente de Nestlé Waters. « Une solution technique va être recherchée sur le site de Vergèze, réagit encore le groupe suisse. Si elle est acceptée, elle pourrait permettre au préfet d’envisager d’autoriser la poursuite de l’exploitation de l’eau minérale naturelle source Perrier à Vergèze. »
Cette mise en demeure intervient dans un contexte déjà explosif : l’actionnaire de la Verrerie du Languedoc (Owens-Illinois), voisin du site Perrier et travaillant en partie pour son compte, a annoncé le 9 avril sa fermeture. Les deux dossiers sont liés : la baisse des commandes de bouteilles en verre de Nestlé a contribué à fragiliser la verrerie.
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