
Après avoir appris, par lettre recommandée du préfet d’Occitanie la suspension de ses mandats à la chambre consulaire gardoise pour six mois, Éric Giraudier annonce avoir déposé 4 recours pour contester les griefs reprochés par Pierre-André Durand. « Nous considérons cette suspension comme une attaque aux entreprises gardoises, lance-t-il, lors d’un point presse, le 28 avril, à la Maison des Entreprises, à Nîmes, seulement quelques jours avant la prise d’effet de sa suspension. Pour lui, la décision de sa suspension est « disproportionnée par rapport à la réalité, et désormais hors contexte. On nous reproche des choses vieilles d’il y a deux ans. Il n’y a ni urgence, ni gravité ». Pour le président de la CCI Gard en suspens, une solution : « Nous travaillerons à ce que sur la prochaine mandature, les CCI territoriales soient rattachées au cadre qui est le leur. Nous devons être rattachés à la préfecture de notre département, pas de la région », lâche-t-il.
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Julie Gay, avocate en charge du dossier, a également pu détailler l’ensemble des recours lancé contre cette suspension. « Nous avons demandé un recours gracieux dès le lendemain (23 avril, NDLR) avec de nombreux éléments, dont près de 40 attestations d’élus dénonçant les faits qui nous sont reprochés, énonce-t-elle. Nous avons aussi demandé un recours hiérarchique le 24 avril auprès du ministre du Commerce. »
Et de préciser que les deux recours sont enregistrés par le tribunal administratif de Toulouse, dans l’attente d’une date d’audience. « Nous avons également demandé un référé-suspension auprès du tribunal administratif de Toulouse le 25 avril. Il devrait se prononcer d’ici le 7 mai, ainsi qu’un recours au fond, pour lequel nous avons fourni plus de 1.000 pages de pièces justificatives », conclut l’avocate.
Les détails du projet de la Maison des Entreprises. Éric Giraudier, aux côtés de Fabien Dorocq, premier vice-président de la CCI Gard assure l’intérim, le temps de la suspension, et Éric Butel, trésorier de la chambre consulaire, livrent les détails économiques liés à la construction de la controversée Maison des Entreprises, nouveau siège de la CCI Gard depuis la fin du mois de mars. « Trois mois de retard sur un chantier de 24 mois, un surcoût limité à 13 % pour un projet Bâtiment Durable Occitanie et de bonnes performances énergétiques, le bilan est positif », juge Fabien Dorocq. L’inauguration du bâtiment de 6.500 m² est prévue en juin. « Nous avons réussi à maintenir le coût de ce bâtiment entre 2.800 et 2.900 € le mètre carré hors taxes (24,859 M€ au total, note) », souligne Éric Butel. L’opération a été financée à 65 % par la vente d’actifs. Le parc immobilier de la CCI Gard est passé de 17 à 4 actifs, avec notamment la vente de l’ancien siège, rue de la République à Nîmes, à hauteur de 5,2 M€. Et de préciser que le surcoût devrait être amorti rapidement grâce aux gains d’énergie compris entre 300.000 et 400.000 € par an. Le coût des seuls locaux dédiés au siège de la CCI représentent un peu moins de 6 M€ sur les 25 M€. « Il ne faut pas confondre Maison des entreprises et CCI quand on parle du coût du projet, même si c’est bien la CCI Gard qui est porteuse de ce chantier, précise Éric Giraudier. Ce bâtiment va aussi accueillir Purple Campus, un incubateur ou un hôtel d’entreprises. »
À noter que le bâtiment bénéficie déjà de revenus locatifs supérieurs aux charges d’emprunt : « Nous remboursons 200.000 euros par an sur les prêts, pour environ 280.000 de loyers perçus », précise Éric Butel, ajoutant que des subventions complémentaires ont été perçues après le lancement du projet : 800.000 euros de la Région Occitanie, 200.000 euros de l’Ademe et 170.000 euros du fonds Feder.