
« Je ne comprends pas qu’en 2025, des gens continuent d’acheter un bien immobilier dans une ville comme La Grande-Motte », lance Valérie Renet, présidente de la CRC Occitanie, le 24 janvier lors de la présentation d’un rapport relatif à l’aménagement du littoral méditerranéen face aux risques liés à la mer et aux inondations (à consulter en cliquant ici). Elle était aux côtés de représentants de la CRC Corse et Paca.
La région Occitanie se réchauffe plus vite que les autres. « Nous aurons des phénomènes en 2050 que nous n’attendions pas avant 2100 », explique Valérie Renet. La zone méditerranéenne voit ses températures terrestres s’accroître 20 % plus rapidement que la moyenne mondiale, et la mer se réchauffe trois fois plus vite.
Des communes littorales artificialisées. Selon les dernières données satellitaires Corine Land Cover, l’artificialisation des communes littorales est de l’ordre de 13 % en Occitanie. Dans la région, l’Hérault est le département le plus artificialisé : 17,5 % en moyenne sur ses communes littorales.
Des risques qui concernent une zone de plus en plus grande. En 2024, une nouvelle étude du Cerema a pris en compte la montée des eaux d’ici 2100. D’ici cinq ans, en Occitanie, la valeur des biens soumis aux risques littoraux s’élève à 3,1 M€. Elle sera de 5 Md€ en 2100 d’après cette même étude, à cause des zones basses, notamment dans l’Hérault, le Gard et les Pyrénées-Orientales.
Des assureurs qui ne pourraient plus suivre. À horizon de trente ans, le coût cumulé des indemnisations au niveau des biens exposées à la seule montée des eaux, en cumulant Occitanie et Paca s’élèverait à 54 Md€, selon une projection effectuée par les assureurs portant sur tous les biens indemnisés pour ces dommages sur le territoire national.
Une méconnaissance, et une insuffisance de moyens. « On constate une mauvaise connaissance des collectivités de la vulnérabilité de leur territoire. On n’a pas de stratégie intégrée du trait de côte, explique Valérie Renet. Ajoutez à cela qu’il existe une véritable insuffisance des moyens, et de trop nombreuses communes privilégient leur propre développement ».
« Plus on s’approche de la mer, moins on a de PLUi ». « C’est presque paradoxal, on constate que plus on s’approche de la mer, moins on a de PLUi, souligne Valérie Renet. À Frontignan, récemment, 40 permis de construire ont été accordés sur une zone de fort aléa submersion. C’est la même chose à La Grande-Motte, avec une zone rouge déferlement ».
Que préconise la chambre régionale des comptes ? « Idéalement, il faudrait contribuer à renforcer l’information des acquéreurs immobiliers, compléter la connaissance cartographique par une connaissance du coût économique, et avoir une stratégie locale de gestion du trait de côte. Les actions isolées coûtent cher et sont inefficaces », livre la présidente de la chambre des comptes.