
Menace de perte de son appellation pour le site de Perrier, annonce de la fermeture de la Verrerie du Languedoc (Vergèze, 164 salariés) : survenues coup sur coup, deux coups de massue viennent assombrir le ciel de l’industrie gardoise.
C’est un double coup de tonnerre pour l’économie gardoise, à Vergèze plus précisément, commune de près de 6.000 habitants située entre Nîmes et Montpellier. Alors que Perrier (eau minérale gazeuse naturelle), dont le site est exploité par Nestlé Waters France, est menacé de perdre son appellation, suite à un rapport d’hydrogélologues mettant en cause la qualité de la ressource en eau pompée par l’usine (Les Echos du 9 avril), le groupe américain Owens Illinois a annoncé le 9 avril sa décision de fermeture de la Verrerie du Languedoc. Le site, créé en 1973 et dont une partie de l’activité consiste à produire des bouteilles pour Perrier, emploie 164 salariés.
La Verrerie du Languedoc, spécialisée dans la production de bouteilles en verre, est en fonction depuis 1973. Rachetée en 2011 par le groupe américain Owens Illinois, elle est devenue le principal fournisseur de bouteilles en verre pour Perrier, dont la source est située juste à côté, retrace le quotidien Midi Libre. « Mais au fil des années, les restructurations se sont succédé et la production de la célèbre bouteille verte a fléchi. Et les récentes difficultés de la source Perrier ont encore impacté la verrerie », peut-on encore lire dans le quotidien régional.
Patrimoine industriel local. « On ne raye pas d’un trait de plume une usine qui fait partie de notre patrimoine industriel local, déclare dans « Objectif Gard » Pascale Fortunat-Deschamps, maire de Vergèze. Nous travaillerons avec tous les partenaires institutionnels pour éviter la fermeture de l’usine. Pour maintenir l’emploi, il y a des solutions. L’usine est en état de marche et nous pouvons chercher un repreneur. Nous y mettrons toutes nos forces, notre énergie et tous nos moyens. »
Pour rappel, l’an dernier, Perrier a lancé une gamme Maison Perrier : de l’eau aromatisée à partir d’une eau filtrée issue de puits qui ne peuvent plus produire d’eau minérale naturelle.
> La rédaction des Indiscrétions a assisté au compte-rendu de la visite du sénateur Ouizille sur le site de Perrier, le 7 février. À (re)lire ici.
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Une première réunion a eu lieu le 10 avril avec la direction d’Owens-Illinois France, en présence notamment de la sénatrice Vivette Lopez, du sénateur Denis Bouad et de la représentante de la présidente de Région Carole Delga, poursuivent nos confrères. Le groupe a indiqué avoir mandaté un cabinet pour accompagner la mise en œuvre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).
Fronde des élus locaux. « Tout doit être mis en œuvre pour trouver un repreneur, sauver l’appareil de production, indique, dans un communiqué, Jean Denat, maire PS de la ville voisine de Vauvert, le 11 avril. La commune de Vauvert sera aux côtés de la ville de Vergèze pour solliciter l’ensemble des partenaires institutionnels et économiques afin d’envisager des solutions. Dans un monde incertain, la Verrerie du Languedoc est un outil industriel précieux. On ne peut pas se résigner à le voir laisser pour compte par des industriels américains peu scrupuleux. Nous continuerons à défendre l’emploi, à valoriser les savoir-faire locaux, et à ne pas céder ni au fatalisme, ni au libéralisme sans foi ni loi. »
Le front des élus est, sur ce dossier, uni. Le député gardois RN Nicolas Meizonnet a en effet interpellé le ministre de l’Économie sur les conséquences sociales et économiques de cette fermeture. « La fermeture d’un site de production verrier interroge sur la stratégie industrielle et environnementale du pays. Le verre est un matériau recyclable, il est essentiel de préserver les capacités de production nationale pour éviter une dépendance accrue aux importations », déclare-t-il dans « Objectif Gard ».