Viticulture : le CIVL veut faire parler les données pour mieux accompagner la filière

18 décembre 2023
Domaine du Grand Puy Montpellier
Domaine du Grand Puy, Montpellier ©DR

Dans un contexte dégradé pour la filière, le CIVL (conseil interprofessionnel des vins du Languedoc) entend « renforcer son service économique » (dont le responsable est Christophe Jamme), indique aux Indiscrétions Christophe Bousquet, son président. « Jusqu’à présent, nous avons peu d’analyses. On a surtout des résultats statistiques. On voudrait améliorer l’analyse des données, pour un meilleur partage des données au sein de l’interprofession, et envisager ainsi les évolutions pour la filière, au niveau des marchés, à l’export et en France, en anticipant les évolutions qui sont à l’œuvre, notamment sur la consommation de vin ».

Autre perspective pour 2024 : la création d’une nouvelle commission, dédiée à la transformation digitale et numérique des entreprises et du CIVL lui-même. L’objectif sera de « dresser un état des lieux de la réalité technologique des acteurs de la filière, et de mettre en place un plan d’actions pour accompagner les entreprises sur la formation, l’apport du digital, la modernisation d’outils, souvent assez sommaires dans les entreprises ». Le prestataire sera choisi au 1er trimestre 2024.

Récolte et ventes en baisse. La récolte 2023 est estimée « autour de 11,3 Mhl, ce qui en fait une des trois plus petites récoltes depuis 2006, après 10,4 Mhl en 2017 et 9,6 Mhl en 2021). C’est un recul de 10 % par rapport à 2022. Les ventes en volumes baissent de 4,5 % en grande distribution. La baisse est généralisée sur tout : – 5,8 % sur les rouges, – 3,8 % sur les rosés, – 2,4 % sur les blancs », détaille Christophe Bousquet. Sur l’export, le recul en valeur est de 0,9 %. Il est de 5 % sur les 7 premiers marchés des AOP du Languedoc. Tendance plombée par l’effondrement du marché chinois, qui à lui seul représente 40 % de l’export des AOP. La tendance à l’export est compensée par une forte dynamique sur les marchés secondaires, « où l’on a eu de bonnes surprises. On observe ainsi une croissance de 42 % sur les petits marchés : Australie, Danemark, Corée du Sud, Japon… » Globalement, la situation « nous inquiète. Il y a une baisse généralisée de la consommation au niveau mondial. Les stocks ont tendance à augmenter, même si les situations sont très différentes selon les secteurs et les appellations ».
Le CIVL regroupe une vingtaine d’appellations en AOP, trois grandes IGP (Aude, Hérault et Gard) et de petites IGP de territoire. 2.500 entreprises sont adhérentes. Budget annuel : 5,5 M€ en 2024 (subventionné environ à 50 %, principalement par France Agrimer).

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