19 startups d’Occitanie, réunies sur le stand régional coordonné par l’agence Ad’Occ, sont présentes du 11 au 14 juin à VivaTech Paris, le salon européen de l’innovation technologique. Objectif : affirmer la vitalité d’un écosystème qui mise sur la deeptech, l’IA éthique et l’innovation frugale. Sébastien Lacaze, CEO de la French Tech Méditerranée, décrypte pour les Indiscrétions le climat des affaires, les tendances et les lignes de faille du moment.
« L’enjeu pour nous, c’est de montrer, au niveau national voire international, la force de notre écosystème », affirme Sébastien Lacaze. Selon lui, l’Occitanie peut compter sur « un écosystème de l’innovation très riche », porté par une forte synergie entre startups, laboratoires et filières industrielles. C’est notamment le cas dans la deeptech, l’IA ou la santé, avec des collaborations structurantes, y compris autour de la Medtech et de la e-santé. Certaines verticales régionales émergent, comme la sportech, parce qu’on est un territoire de sport, d’activités de plein air », précise-t-il. Et d’évoquer des technologies développées localement « sur la mesure d’impact des événements sportifs », à l’image de l’entreprise montpelliéraine Vogo.
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Des investisseurs frileux, un marché sous tension. Le climat des affaires, lui, est plus incertain. « C’est plus compliqué. L’argent ne coule plus à flot. Il faut prouver. » La frilosité actuelle des marchés s’explique selon lui par « la réduction budgétaire au niveau national, le contexte international tendu, voire la guerre économique entre la Chine et les États-Unis ». Résultat : moins de prises de risques, et des critères d’investissement qui se resserrent. Les fonds se tournent désormais vers des projets « de rupture », mais avec des impératifs de frugalité. « Les investisseurs demandent que l’effet tunnel soit le plus court possible, qu’on valorise sa R&D (recherche et développement) au plus tôt. » Cette pression favorise les innovations plus sobres, orientées vers la décarbonation ou la circularité de l’économie. À Montpellier, par exemple, l’entreprise Cykero récemment installée développe une solution de reconditionnement d’objets, illustrant cette dynamique d’« économie circulaire ».
IA : la question n’est plus “si”, mais “comment”. L’intelligence artificielle reste omniprésente, mais selon Lacaze, la phase de découverte est dépassée : « On est plus à se demander IA ou pas IA. L’IA fait partie de nos vies. » Le vrai enjeu aujourd’hui est la qualité de cette IA, son impact, ses données d’entraînement, et surtout son coût énergétique. « On devient dépendants d’une technologie parfois plus énergivore que nos voitures thermiques. » L’IA frugale, ciblée, et responsable est donc à privilégier, notamment dans les domaines régulés comme le droit ou la santé.
Certains secteurs, à l’inverse, semblent en retrait. C’est le cas de « l’industrie lourde, des technologies carbonées », qui peinent à séduire. Les investisseurs s’en écartent, même si « paradoxalement, 80 % de notre énergie vient encore des hydrocarbures ». Les promesses de l’hypercroissance et des licornes (startups valorisées à plus d’un milliard, souvent en hypercroissance rapide) ont aussi pris du plomb dans l’aile. « On n’est plus sur le fantasme de l’hypercroissance, mais sur les enjeux du siècle : le climat, la santé, la résilience. »
Pour découvrir la liste complète des startups présentes sur le stand régional Ad’Occ à VivaTech, c’est ici.