On s’en fout

12 février 2024

C’est assez fou et désarçonnant, le nombre de tentatives d’intimidations ou les pressions reçues, quand on est journaliste un peu curieux et connecté. Tentatives distillées parfois, souvent, presque toujours, sans aucun fondement juridique, ni le moindre bon sens en matière de relations presse.
« Si j’étais vous, je ne publierais rien, vous n’en avez pas le droit. Je vous dis ça à titre de conseil amical » (ah bon ? et depuis quand ?) ; « Comment avez-vous obtenu cette information ? » (alors que, hein, c’est moi qui pose les questions) ; « Je suis assez fâché contre vous, la dernière fois, sur ce sujet, vous ne m’aviez pas contacté » ; Par mail, par exemple un récent, sans citer l’auteur : « Si vos connivences vous permettent d’obtenir des informations totalement confidentielles, sachez que notre instance reste souveraine en matière de communication et de relations presse. Toute tentative de pression ou d’intimidation est donc vaine. » (quelle déveine !) ; Ou encore, le nec plus ultra : « Quel va être l’angle de ton article et qui as-tu interviewé ? » (parce qu’il croit que je vais le dire ?)

Ne vous méprenez pas : c’est un terrain de jeu assez drôle. Il ne faut pas plier, ni se soumettre. Toujours essayer de démêler la saine réaction (qui peut parfois survenir) de la pure manipulation. C’est en résistant qu’on acquiert une crédibilité. Et tout cela est au final très sain : même malmenée, même ringardisée à l’heure des réseaux sociaux triomphants, la presse conserve un pouvoir notable. En clair : vive nous !

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