On s’en fout

2 avril 2024

Pas facile, de constituer un pacte d’associés dans le cadre de la création d’une entreprise. Il faut se projeter dans les éventuelles engueulades futures, alors que tout va bien à ce jour. Chercher à tout verrouiller. Jusqu’au moindre détail. Au risque de s’en mordre les doigts dans 10 ou 15 ans, quand, dit la météo, des nuages pourraient s’amonceler.
C’est à cet exercice à la fois casse-gueule et plutôt drôle que nous nous sommes livrés Amélie Cazalet, Sarah Nguyen Cao Khuong et moi-même, le 29 mars à la Villa Marcel, partagée avec nos amis de Janvier. On s’est posés des questions pragmatiques, aidés en ce sens par notre expert-comptable, Sogecma (Nîmes et Montpellier). Comment désigner les dirigeants ? Quelles sont les règles de majorité nécessaires à l’adoption des décisions ordinaires et extraordinaires ? Faut-il prévoir l’unanimité pour certaines décisions et si oui lesquelles ? Quelles sanctions prévoir en cas de non-respect d’une règle par l’un des associés ? Comment évaluer si ce non-respect est volontaire ou non ? Combien de temps durera le pacte ? Les associés sont-ils prioritaires en cas de volonté de cession des parts par l’un des actionnaires ? J’en passe et des meilleures. On s’est bien creusés la tête avant le week-end en chocolat. « Et si vous vous liguez contre moi, je me défends comment ? » ; « Oui mais toi, si tu deviens sénile, que se passe-t-il ? » ; « Mais si tu veux vendre tes parts à des gens qui ne me conviennent pas ? » etc.
Au fait, c’est quoi, cette création de société ? Une chocolaterie ? Une librairie ? Une enseigne d’e-sport ? Une paillote sur un lac ? Un projet innovant dans l’info digitale ? Après tout, peu importe. L’essentiel, c’est le pacte. Le reste… On s’en fout. 

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