Les questions en apparence stupides sont souvent les meilleures. Parce qu’elles poussent les interlocuteurs à fendre la glace. Exemple ce 7 avril, après une heure de prises de paroles, au terme de la conférence de presse relative au soutien des acteurs économiques et politiques au projet de contournement ouest de Montpellier : « Mais pourquoi faites-vous cette conférence de presse ? Parce qu’en fait, sur le contournement ouest de Montpellier, il n’y a pas de sujet. Le projet avance. »
Question anodine, mais qui permet de comprendre les coulisses de cette mobilisation somme toute préventive et défensive : les critiques sur le traitement médiatique du dossier, le fait qu’il n’y a aucun lien (pour l’instant en tout cas) avec l’A69… « On se mobilise au cas où », reconnaît André Deljarry, président de la CCI 34. De manière plus générale, je relance souvent l’interlocuteur, lors d’une interview, par la phrase magique : « Je ne comprends pas ce que vous me dites ». Ce qui l’oblige à reformuler, et faire la lumière sur mon esprit embrumé.
Vous allez me dire que ce n’est pas votre métier, de poser des questions. Vous n’êtes ni flic, ni journaliste. Mais c’est une compétence transférable partout, et qui permet de poser des mots sur les choses. On ne va quand même pas citer l’ami Camus, qui écrivait : « Mal nommer les choses, c’est rajouter au malheur du monde. » Car on ne se fout pas d’Albert Camus.
On s’en fout
7 avril 2025