On s’en fout

16 juin 2025

C’est l’été. Avec lui, sonne le coup d’envoi d’une longue série de soirées, apéros, afterworks…, professionnels ou amicaux, où l’exigence sociale impose la bonne humeur. Cette dictature croissante de la pensée positive, importée sans barrière douanière des Etats-Unis, a quelque chose d’épuisant. Entendu à maintes reprises : « Fais du yoga (en payant cher, hein), détends-toi, prends le temps de vivre, la vie est belle etc. » Une fausse exubérance qui doit plomber encore plus le moral des personnes dépressives.
– « Je suis jaloux de toutes ces personnes heureuses », me confiait l’une d’elle, en désignant du doigt l’assemblée hilare, lors d’une soirée.
– « Ne t’en fais pas, la plupart de ces gens que tu jalouses ont en réalité plein de problèmes et font juste semblant. La vie est un mauvais théâtre », lui ai-je répondu. Une sentence sincère, et qui a au passage semblé rasséréner mon interlocuteur.
Revendiquons le droit absolu au spleen baudelairien – pas une tendance sur Youtube, non, un poète français du 19e siècle – et à la pensée critique. Le droit d’être nostalgique, même de périodes que nous n’avons pas vécues – comme cette émotion ressentie en visionnant un reportage sur l’exposition Robert Doisneau « Instants donnés » à Paris. 350 photos, 350 reflets d’une époque sans doute toute pleine de défauts et de vices, mais perdue à jamais.

Pour se détendre – puisqu’il le faut -, voici les deux sujets du bac de philosophie 2025 : « Notre avenir dépend-il de la technique ? » ou « La vérité est-elle toujours convaincante ? » Vous avez 4 heures. Et avec le sourire s’il vous plaît.

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