On s’en fout

11 décembre 2023

Double fête de la gratuité liée aux transports publics, pour défendre la décarbonation des mobilités et le pouvoir d’achat, et lutter contre l’autosolisme. Ce jeudi 21 décembre, la Ville de Montpellier et Montpellier Méditerranée Métropole (maire-président : Michaël Delafosse) organisent une fête de la gratuité, place de la Comédie, à l’occasion du passage à la gratuité du réseau de transport, pour les habitants de la métropole. Ce 22 décembre, depuis la gare Toulouse Matabiau, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, emboîte le pas, lançant quant à elle la gratuité des trains et cars liO pour les 12-26 ans.  
Ce qui amène à poser la question centrale : qu’attend vraiment le client d’un réseau de transport public ? Dans une enquête de l’Ipsos (janvier 2022, pour La Fabrique de la Cité), 51 % des sondés estiment « difficile » l’utilisation des transports en commun pour les déplacements quotidiens. Cette proportion tombe à 35 % dans les agglomérations de 100.000 habitants et plus. D’après Transdev, « l’information joue un rôle clé dans l’expérience voyageur et dans la satisfaction vis-à-vis du réseau. 73 % des usagers déclarent que le manque d’informations en situations perturbées peut les décourager de prendre les transports en commun ». Le doute dans le bon fonctionnement du réseau est, à l’échelle nationale, la règle : « Même en cas de trajet connu et de situation normale, trois usagers sur quatre vérifient en permanence l’information voyageur », indique l’étude.  
Bref, ce que l’usager semble attendre en priorité du réseau, c’est qu’il fonctionne, davantage que sa gratuité. D’autant plus que se pose la question, et un journaliste économique ne peut pas ne pas l’aborder, du financement de la gratuité, notamment par les entreprises – rien n’étant gratuit, sauf un sourire.  
L’effet de la gratuité des transports sur les comportements de mobilité peut être massif. Ainsi, à Niort, le passage aux bus gratuits en 2017 a entraîné un doublement du nombre de voyageurs par kilomètre, rapporte Les Échos en octobre. Mais l’opposition juge que le service en a pâti, et qu’au final, la voiture n’a pas reculé.  
La gratuité totale des transports collectifs a, enfin, fait l’objet d’un rapport d’information sénatorial (septembre 2019), disponible en cliquant ici.  
Efficace ou contestable, la gratuité des transports a une conséquence objective : tout le monde parle de la collectivité qui la met en place.  

Tout cela est bien joli, mais ne pèse pas bien lourd en comparaison avec la question centrale de cette semaine du 11 décembre 2023 : qui va regarder Miss France samedi soir ?  

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