
Cette question aux faux airs de nostalgie des années 80 est le marronnier du moment. Quels sont les chefs d’entreprise qui vont couper pendant l’été et pendant combien de temps ?
En 2022, un tiers des chefs d’entreprise de moins de 10 salariés déclarait ne pas prendre de vacances, contre 13% pour les plus de 10 salariés (source en bas de page). Un chiffre inquiétant qui vient mettre en lumière plusieurs facteurs. Le dirigeant de TPE ne s’épargne pas, il est LA variable d’ajustement de sa structure parce qu’il ne se fait pas « bénéficier » des mêmes temps de repos que ses collaborateurs. Parce qu’en temps d’instabilité économique, il sait que pour réaliser les mêmes niveaux de résultat, il doit s’engager plus intensément. Sur le plan financier, en termes d’amplitude horaire, mais également mentalement.
La prise de conscience qu’un temps de repos est nécessaire n’est jamais simple. Nous avons tous dans nos entourages des stakhanovistes, bourreaux de travail qui culpabilisent à l’idée de finir une journée à 18 heures. Et puis il y a ceux qui prennent leur PC ou MAC, « checkent » leurs messages voire passent des appels quand leur conjoint ne s’en aperçoit pas. Pour que les vacances ne tournent pas au reproche. Au final, il est tout à fait possible d’expliquer simplement à ses clients qu’on « coupe » tout en s’organisant pour que le back up mis en place soit efficace. Et au pire du pire, être en bout de ligne pour l’extrême urgence. Soyons honnêtes, la vraie urgence n’arrive que quelques fois dans une carrière. Quand un problème occupe tout votre esprit, vous avez besoin de vous en délester et vous mettez la pression à la personne qui peut le gérer, urgence ou pas. C’est là qu’est le vrai sujet, prioriser. Il est d’ailleurs fréquent qu’un client (nous le faisons tous à notre tour) vous adresse tout un tas de tâches par mail… juste avant de paramétrer son message d’absence !
Exemple très récent d’un client dirigeant de TPE, 50 ans, réparateur de bateaux de plaisance. Il avait encore il y a quelques années un client qui lui occupait chaque été son mois d’août. Lorsque ce client a vendu sa société, il ne l’a pas « remplacé » et a décidé de stopper son activité sur cette période. Résultat : son bas de bilan comptable n’en a pas été affecté, étant beaucoup plus efficace et rentable sur ses temps forts de l’année. Recharger les batteries pour donner sa pleine mesure sur les périodes charnières, une piste de réflexion à faire sienne.
Car au final, ne pas s’accorder de vacances peut conduire à un engrenage plus problématique. La charge mentale et la fatigue physique impactent directement la santé du dirigeant. En 2024, ce sont 44 % des chefs d’entreprise qui ont craint pour l’avenir de leur entreprise à cause de problèmes de santé. Par ricochet, 21 % des sondés ont constaté une baisse de leur chiffre d’affaires dans ce contexte (source 2)
Alors, allez-vous culpabiliser cet été ? Puisqu’on vous dit que c’est bon pour votre santé, votre famille et le chiffre d’affaires de votre entreprise. De là à ce que vos salariés vous bloquent deux ou trois semaines dans votre agenda pour partir – « patron vous devenez insupportable » – il n’y a qu’un pas. Et la terre ne va pas s’écrouler.
Source n°1 en cliquant ici.
Source n°2 en cliquant ici.
Vous souhaitez également faire paraître une tribune dans Les Indiscrétions ? Contactez-nous à amelie@agencehv.com et julie@agencehv.com